La déontologie du TrolL

Pour savoir comment bosser, il faut connaître ce avec quoi on bosse.

Un arbre est un être vivant. Une forêt est un écosystème.

Ce sont deux phrases simples qui impliquent énormément de paramètres.

Du fonctionnement des arbres

Les arbres ont une physiologie très différente de la nôtre. Il ne cicatrise pas, il ne referme pas ses plaies, il les recouvre. Lorsque l’on coupe une branche à un arbre il y a deux cas de figures : soit le bois est mort, et en ce cas il pourra la recouvrir plus rapidement et éviter ainsi des intrusions parasitaires ; soit le bois est vivant, et alors quelque soit l’issue ou l’objectif, on créé une blessure à l’arbre qu’il devra refermer.
C’est pour cela que la taille ne fait pas de bien aux arbres, mais il faut parfois y recourir, que ce soit pour une lutte anti-parasitaire, pour une mise en forme vis-à-vis de son espace alloué, pour l’aider à soigner une blessure, etc… La taille n’est pas obligatoire, mais elle peut s’avérer utile, tant qu’elle est réalisée dans les règles. Comme l’a dit Jean-Baptiste de La Quintinie, jardinier du Roi : «Tout le monde coupe, mais peu savent tailler ».

Pour vivre, un arbre a besoin d’eau et de lumière. C’est un fait. Cependant, il a des exigences, que ce soit vis-à-vis de l’eau, de la lumière, mais également du climat, de la richesse et du type de sol, de l’espace qu’il a besoin pour se développer, etc…  D’une espèce à l’autre, les conditions optimales pour chacune varient.  Que ce soit pour planter une forêt ou un arbre d’ornement isolé, elles sont à prendre en compte. On ne plante pas n’importe quoi n’importe où.

De l’environnement des arbres

Un arbre isolé, c’est une chose. Une forêt en est une autre. Naturellement, la forêt est un milieu diversifié, avec son environnement, ses habitants et les inter-relations qu’ils entretiennent entre tous. En hiver, il y fait plus doux, en été plus frais. La forêt se créé un climat pour que tous les belligérants y prospèrent. Réaliser une coupe rase, c’est détruire l’écosystème. Même en replantant derrière, il faudra des dizaines, voire des centaines d’années avant que tout se remette en place. On peut noter que comme toute règle a son exception, la coupe rase d’ordre sanitaire est parfois l’unique moyen de contrer une attaque de parasites… A cela, on peut ajouter que la plus efficace des barrières face aux dégâts environnementaux quels qu’ils soient reste une gestion sylvicole douce, avec un traitement irrégulier et un mélange cohérant dans les peuplements, comme le ferait la nature elle-même…

L’arbre est ancré fermement dans le sol. Le sol est présent partout, mais il est fragile. Il a une texture, une structure, une capacité de rétention en eau, un pH, et encore bien d’autres caractéristiques qui varient toutes d’un milieu à l’autre. Mais surtout, il contient également tous les oligo-éléments dont l’arbre a besoin pour subsister et abrite de même un foisonnement d’organismes qui vont aider l’arbre à vivre mieux. En respectant le sol, on respecte sa vie.

L’arbre vit, mais il n’est pas seul : d’autres vivent à ses dépends. Que l’on parle d’écureuil roux ou de chevreuil, de chouette effraie ou de rouge-gorge, ou encore de cèpe et de girolle, de lierre et de gui, ou même de toutes les petites bestioles que l’on ne peut pas voir, il y a une multitude d’associations entre les végétaux, les animaux, les champignons et les micro-organismes. En respectant l’arbre, on respecte la vie qui l’accompagne.

Du respect des arbres et des forêts

Tout cela n’est qu’un bien maigre résumé, qui n’a absolument rien d’exhaustif, mais qui peut toutefois justifier certains principes auxquels le TrolL ne dérogera pas :

  • Utilisation exclusive d’huiles de chaine végétales biodégradables.
  • Pas de massacre. Ni coupe rase en forêt, ni tailles radicales sur les arbres.
  • Respect de la biodiversité.
  • Travail du sol localisé et en douceur.
  • Aucun produit chimique ou de synthèse, ni en forêt, ni ailleurs.
  • Utilisation du petit outillage non motorisé au possible.

Si vous vous demandez à quoi le résultat peut ressembler, c’est !


Quelques ouvrages de référence :

  • La Taille Des Arbres d’Ornement, Du Pourquoi Au Comment – Christophe Drénou – IDF
  • L’Arbre, Au delà Des Idées Reçues – Christophe Drénou – IDF
  • Les Racines, Face Cachée Des Arbres – Christophe Drénou – IDF
  • L’Art de Tailler – Georges Truffaut – Bordas Éditions
  • Cultiver Et Soigner Les Arbres – E. & J. Jullien – Eyrolles
  • Les Soins Naturels Aux Arbres – Éric Petiot – Éditions de Terran
  • Mémento De L’Arboriste, Volume I – C. Ambiehl, A. Gourmaud, F. Salvatoni – Naturalia Publications
  • Flore Forestière Française, Tomes I, II & III – J.-C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé, C. Gauberville – IDF
  • Vade-Mecum Du Forestier – Société Forestière de Franche-Comté
  • Précis De Sylviculture – L. Lanier – ENGREF
  • Sylviculture 1, Principes d’Éducation Des Forêts – J.-P. Schütz – Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes

Et vous en connaissez d’autres qui valent le coup, je suis preneur!